Les récentes scènes de chaos dans nos rues, où des étudiants, parfois soutenus par des organisations syndicales, brûlent des bus et affrontent violemment les forces de l’ordre, soulèvent de vives préoccupations. Ces actes de rébellion, loin d’être un simple moyen d’expression, témoignent d’un malaise profond au sein de la jeunesse universitaire, mais aussi d’une forme d’inconscience collective qui risque de nuire davantage à la cause qu’ils prétendent défendre.

À première vue, les revendications des étudiants, qu’il s’agisse de l’amélioration des conditions de vie sur le campus, de l’accès à une éducation de qualité ou de la réforme du système éducatif, semblent légitimes.

Qui peut contester l’idée que l’éducation mérite toute notre attention, et que la jeunesse doit pouvoir s’épanouir dans des conditions propices à son avenir ? Pourtant, lorsqu’une grève, censée être un outil de dialogue et de négociation, dégénère en actes de violence, elle perd sa légitimité et sa portée. Pourquoi cette dérive ? Est-ce par conviction profonde ou par un simple désir de perturber l’ordre public pour se faire entendre ?

Le recours à la violence et à la destruction de biens publics est un choix inacceptable. Brûler des bus, bloquer des routes, créer des conflits avec les forces de l’ordre ne fait qu’aggraver la situation. Cela entraîne non seulement des pertes économiques considérables, mais aussi une image désastreuse de l’étudiant, ce pilier de notre société, censé incarner la sagesse et la responsabilité. Comment se fait-il que des jeunes, porteurs d’espoir et d’avenir, en viennent à avoir recours à ces méthodes destructrices ?

Il est vrai que les autorités ont parfois été lentes à répondre aux préoccupations des étudiants, mais cela ne justifie en aucun cas des actes violents. L’histoire a prouvé que le dialogue, la négociation et la mobilisation pacifique sont des armes beaucoup plus puissantes et efficaces que la violence aveugle. De grandes avancées ont été réalisées à travers des grèves pacifiques et des discussions constructives. Pourquoi ce modèle n’est-il plus privilégié ?

L’argument de l’injustice sociale et de la précarité dans les universités peut être entendu, mais il ne justifie pas des actions qui nuisent à l’ensemble de la communauté. Les étudiants doivent comprendre qu’ils ne sont pas les seuls à souffrir des problèmes du système. Toute la société est impactée par leurs actes de violence, et chaque grève violente détourne l’attention de leurs véritables besoins et aspirations.

Les autorités, quant à elles, ont une grande responsabilité dans cette crise. Elles doivent accorder plus d’écoute et de compréhension aux revendications des étudiants. Mais elles doivent également veiller à la sécurité publique et à l’ordre, sans céder à la pression des groupes qui cherchent à imposer leurs idées par la force.

Par Alphonse Sambou