Les 26 et 27 février 2025 marqueront des journées de grève générale pour les membres du Syndicat Autonome des Techniciens Supérieurs de la Santé (SATSUS). Un mouvement qui s’inscrit dans un combat légitime pour la régularisation de leur situation administrative, un dossier laissé en suspens par les autorités compétentes, malgré des promesses de résolution.
Ce combat des techniciens supérieurs de santé mérite d’être soutenu et vu sous un autre angle : celui de la justice sociale pour des travailleurs en première ligne dans le secteur de la santé.
Au cœur de cette grève, la frustration légitime de professionnels qui, depuis des mois, attendent une décision qui pourrait changer leur quotidien et celui de tout le secteur de la santé. Le SATSUS, par le biais de son Comité Exécutif National (CEN), a dénoncé l’inaction persistante du gouvernement, alors que des accords avaient été trouvés lors des négociations de janvier 2025. Les autorités avaient promis de finaliser le processus de régularisation des techniciens supérieurs de santé, mais force est de constater qu’aucune avancée tangible n’a été enregistrée.
Il est important de souligner que ces techniciens supérieurs de santé ont obtenu des diplômes d’État dans des formations cruciales pour la gestion des soins et des services de santé : Administrateur de soins, Administrateurs des services de santé, et Ingénieur en biologie médicale. Pourtant, au lieu d’être intégrés dans des conditions dignes de leur expertise, ces professionnels se retrouvent dans une situation d’incertitude administrative, alors même qu’ils œuvrent chaque jour pour le bien-être de la population. La grève de ces techniciens n’est donc pas simplement une revendication salariale, mais une quête de reconnaissance et de justice pour des agents publics essentiels à la bonne marche du système de santé.
Le SATSUS a suspendu ses actions en janvier 2025 pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre les engagements pris. Mais aujourd’hui, le CEN constate l’absence de progrès réels, d’où l’appel à une mobilisation nationale, tout en prenant soin de ne pas perturber les services d’urgence. Cela témoigne d’un sens de la responsabilité et de l’éthique professionnelle, même dans un contexte de grève. Cette attitude démontre que le mouvement n’a pas pour but de nuire à la population, mais de rappeler avec insistance que l’administration publique a une dette morale envers ceux qui risquent leur vie pour assurer notre santé.
Au-delà de la simple revendication salariale, cette grève soulève un problème de fond : l’indifférence apparente des autorités face aux conditions de travail des acteurs de la santé. Ce secteur, déjà fragile, est confronté à des défis multiples, et les techniciens supérieurs de santé, en particulier, sont pris entre des exigences professionnelles élevées et une reconnaissance institutionnelle quasi inexistante. Ignorer leurs revendications, c’est affaiblir l’ensemble du système de santé du pays.
Ainsi, soutenir ce mouvement de grève, c’est reconnaître la valeur de ceux qui, en coulisses, assurent la gestion des établissements de santé, veillent à l’organisation des soins et garantissent la qualité des services. Il est de la responsabilité de l’État de répondre à leurs attentes et de régulariser leur situation, non seulement pour leur bien-être, mais aussi pour l’efficacité de tout le système sanitaire.
En attendant des réponses concrètes, les techniciens supérieurs de santé continueront leur lutte. La grève des 26 et 27 février n’est qu’un autre chapitre de leur combat, un combat pour la dignité, la reconnaissance et la justice sociale.
Par Mamy Sow
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