La protection de l’enfance est un droit fondamental, inscrit dans des instruments internationaux tels que la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Mais cette noble aspiration se heurte à une réalité désastreuse en Afrique, où les promesses faites par les gouvernements ne sont que trop rarement traduites en actions concrètes. La situation actuelle des enfants sur le continent est catastrophique, et il est grand temps de dénoncer l’échec des politiques publiques en matière de protection de l’enfance.

Certes, des avancées notables ont été réalisées, notamment avec l’adoption de lois visant à interdire le travail des enfants, les mariages précoces et à lutter contre la violence domestique. Mais ces lois, aussi bien intentionnées soient-elles, sont trop souvent ignorées, mal appliquées ou carrément inefficaces. Loin de traduire des engagements politiques sincères, elles semblent être des instruments vides, des slogans qui ne résistent pas à la réalité du terrain.

Les chiffres sont accablants : selon l’UNICEF, un enfant sur trois en Afrique subsaharienne est victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Que faut-il de plus pour qu’enfin la communauté internationale et les dirigeants africains prennent la pleine mesure de cette tragédie ? Les abus domestiques, les agressions sexuelles et la maltraitance dans les écoles, qui devraient être des lieux de refuge et de développement, restent monnaie courante.

De plus, le travail des enfants, bien qu’illégal, continue de prospérer dans des secteurs comme l’agriculture, l’exploitation minière ou encore dans les rues, là où des millions d’enfants sont contraints de travailler pour survivre. Ce fléau n’est pas le fruit du hasard, mais de l’inaction, de l’inefficacité et d’un manque de volonté politique pour changer les choses en profondeur.

Il est inacceptable qu’après des décennies d’engagements internationaux et de législations nationales, des millions d’enfants africains continuent de vivre dans des conditions inhumaines. Les causes de ce désastre sont multiples et ancrées dans des obstacles socio-économiques, culturels et institutionnels. La pauvreté endémique, la corruption, les conflits armés, et les mentalités archaïques contribuent à maintenir ces enfants dans une situation de vulnérabilité extrême. Mais plus que tout, ce qui manque cruellement, c’est une réelle volonté politique de faire respecter ces droits et de mettre en place des politiques publiques qui vont au-delà des déclarations et des textes juridiques.

Le constat est simple et brutal : tant que les gouvernements africains continueront de mettre en place des lois sans prendre les mesures concrètes pour garantir leur mise en œuvre effective, rien ne changera. Les promesses faites dans les forums internationaux ne peuvent plus être une excuse pour l’inaction. Les politiques publiques doivent se traduire par des actions tangibles sur le terrain. Il est impératif de renforcer les systèmes judiciaires, de lutter contre la corruption et d’assurer une éducation de qualité pour tous les enfants. De plus, des initiatives doivent être mises en place pour combattre les normes culturelles nuisibles, comme les mariages précoces ou les violences infligées dans le cadre familial, qui sont souvent tolérées sous prétexte de traditions.

Par Alain Dacosta