L’annonce de la remise d’équipements médicaux aux régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou est une bonne nouvelle pour les populations de ces zones souvent laissées-pour-compte.
Pourtant, ce geste, bien qu’appréciable, met en lumière une réalité troublante : pourquoi faut-il attendre l’intervention d’organisations internationales et de financements étrangers pour assurer l’accès aux soins de santé de base ?
Le projet « Amélioration de la santé et du bien-être des femmes et des adolescentes du sud du Sénégal (SDAFSS) », soutenu par l’UNFPA et financé par le Canada, vise des objectifs louables : lutter contre les grossesses non désirées, améliorer la santé reproductive et combattre les violences basées sur le genre. Toutefois, cette initiative met surtout en évidence l’incapacité chronique de l’État sénégalais à prendre en charge de manière autonome les besoins de ses citoyens en matière de santé.
Pourquoi des régions aussi stratégiques que Tambacounda et Kédougou, qui couvrent une grande partie du territoire national, dépendent-elles encore de dons pour bénéficier d’équipements médicaux élémentaires ? Ce n’est pas le premier don du genre, et ce ne sera sans doute pas le dernier. Chaque année, des aides étrangères permettent de combler des lacunes criantes dans le système de santé sénégalais, alors que ces investissements devraient être une priorité budgétaire nationale.
Le ministre de la Santé, a salué cette contribution en affirmant qu’elle s’inscrit dans les efforts de réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Mais au lieu de se réjouir de ces dons, ne devrait-il pas plutôt s’interroger sur les raisons de cette dépendance persistante ? Une politique sanitaire efficace ne peut reposer sur des financements externes ponctuels. Il est urgent que l’État prenne ses responsabilités et mette en place des réformes structurelles garantissant une prise en charge durable des populations.
Par Lamine Dieng
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